Élection: la prédiction du Nostradamus américain
Allan Lichtman dévoile son pronostic pour l’élection présidentielle américaine.
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Qui dit saison électorale américaine, dit sondages, agrégateurs mais aussi prédictions et donc Allan Lichtman. Le professeur d’histoire à l’American University de Washington DC est connu depuis de nombreuses années outre-Atlantique pour son modèle prédictif « Les 13 clés de la Maison Blanche » qui a connu pas moins de neuf succès sur les dix dernières élections (une erreur en 2000). Tous les quatre ans à la rentrée, il dévoile donc son pronostic pour la présidentielle à venir et mise cette année sur une victoire de Kamala Harris.
Les 13 clés
Pour tenter de prédire le résultat des élections présidentielles américaines, Allan Lichtman a bâti une formule autour de 13 facteurs clés en 1981. Si le parti au pouvoir en perd plus de cinq, alors les chances de victoires de son candidat sont très compromises. Pour dire cela plus simplement, chaque point a deux réponses possibles: vrai ou faux. Si le nombre de faux est supérieur à cinq c’est cuit.
Le parti au pouvoir a remporté des sièges à la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat.
Il n'y a pas eu de primaire contestée pour le parti au pouvoir.
Le candidat du parti au pouvoir est l'actuel président.
Il n'y a pas de candidature tierce significative.
L'économie n'est pas en récession.
La croissance économique réelle par habitant au cours du mandat est égale ou supérieure à la croissance moyenne au cours des deux mandats précédents.
L'administration en place a apporté des changements majeurs à la politique nationale.
Il n'y a pas eu de troubles sociaux importants (type Vietnam) durant le mandat.
Pas de scandales majeurs pour le pouvoir.
Pas de défaillances majeures en politique étrangère pour le pouvoir.
L'administration a un bon bilan en politique étrangère.
Le candidat du parti au pouvoir est charismatique.
L’opposant n'est pas charismatique.
Vous l’aurez compris, Allan Lichtman ne se soucie pas des sondages ou de la tenue de la campagne et centre sa prédiction sur l’action de l’administration car, selon lui, une élection présidentielle américaine est avant tout un référendum sur celle-ci.
Harris vs Trump
Pour sa dernière livraison, le “Nostradamus de Washington” affirme que le pouvoir en place - desormais représenté par Kamala Harris - a perdu au moins trois clés: la première (pas de gain de sièges à la Chambre aux élections de mi-mandat), la troisième (le candidat n’est pas le président) et la douzième (le candidat n’est pas charismatique). Il estime aussi que les deux clés sur la politique étrangère ne sont pas en faveur de la nouvelle cheffe de fil du parti démocrate.
Elle ne serait donc, selon lui, en difficulté que sur cinq clés, ce qui devrait lui permettre - si rien ne change d’ici au 5 novembre - de battre Donald Trump. Mais attention: si elle en perd une autre d’ici là (un scandale majeur par exemple), le républicain reprendra l’avantage et sera le favori.
Un pronostiqueur critiqué
Si les prédictions de Lichtman trouvent toujours une place dans les médias et s’avèrent souvent justes pour les élections présidentielles, elles sont aussi parfois remises en cause. Nostradamus n’est en effet pas infaillible et son modèle a des faiblesses (états clés oubliés, dynamiques débats ou programmes non pris en compte etc). En août 2016, il prédit une victoire de Hillary Clinton mais se ravise quelques temps avant l’élection. Il prédit aussi en 2018 de façon incorrecte la destitution de Donald Trump ou encore la victoire de Bernie Sanders lors de la primaire démocrate 2020.
Bref, mieux vaut donc prendre avec un peu de recul - comme pour les sondages - son travail et ses dires. Personne n’a jusqu’ici scientifiquement prouvé qu’il est en mesure de lire l’avenir…
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Vous avez raison, les seuls chiffres à étudier sont les projections du collège électoral, un archaïsme indigne d’une grande puissance qui se croit une démocratie. Mais où la majorité des votes populaires ne veut pas dire victoire.