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Voici ce que j’écrivais dans mon dernier article publié quelques jours avant le premier face à face présidentiel de la campagne électorale américaine qui s’est tenu hier soir, jeudi 27 juin: “Si le Démocrate est probablement celui qui a le plus à gagner dans cet affrontement, il est aussi celui qui pourrait probablement payer le plus fortement le prix d'un raté.”
Le pari de Joe Biden, qui avait pris les devants en envoyant cette invitation précoce à débattre pour relancer sa campagne, s’est finalement révélé perdant sur la forme. Le président ne sera pas parvenu à faire oublier les doutes sur son âge, ils se seront au contraire sûrement renforcés après une prestation ratée lors de laquelle il a paru emprunté, sans grande énergie et handicapé par une voix fatiguée voire enrouée. Face à lui, Donald Trump est resté égal à lui-même, à savoir un menteur pathologique plus énergique et à l’aise devant les caméras qui a profité d’une absence de fact-checking en direct pour débiter sans hésitation une prose révisionniste et totalement hors sol, comme lors de ses meetings. Une attitude toxique et des propos inquiétants qui n’ont surpris personne mais qui passeront au second plan tant l’effondrement de son adversaire du soir a été visible et immédiatement commenté.
Sur l’heure et demie de débat, aucune grande séquence ou punchline ne ressortira pour inonder les réseaux sociaux démocrates ou illustrer les publicités électorales du camp présidentiel, même sur les thématiques les plus aisées à aborder comme l’avortement ou encore la démocratie. Au delà de l’incapacité à marquer des points, un autre élément pourrait coûter très cher au locataire de la Maison Blanche: la panique qui se serait immédiatement emparée du camp démocrate après l’exercice, si l’on en croit plusieurs journalistes, et qui fera très certainement les gros titres des journaux du pays dans les jours prochains.
S’il apparait pour l’heure impossible pour Joe Biden et son équipe de renverser la tendance sur la forme et faire enfin taire les critiques, il ne leur reste plus qu’à essayer de sauver les meubles en soulignant que, tout de même, le fond est resté plutôt cohérent et que ce devrait être le plus important en politique.
La Maison Blanche sous grande pression
Jusqu’à la publication le 11 juillet prochain de la peine infligée à Donald Trump suite au verdict de culpabilité prononcé à New York lors de son procès pénal pour fraudes comptables (et manipulation électorale), l’attention médiatique va se focaliser sur le président et les démocrates. Les appels à retirer sa candidature vont se multiplier chez les éditorialistes et le malaise va se lire sur les visages de ses alliés à chaque fois qu’ils seront interrogés sur cette prestation. Les stratèges démocrates vont donc devoir redoubler d’efforts ou plutôt d’ingéniosité pour sortir leur poulain du bourbier et relancer très rapidement sa campagne.
Alors que certains analystes considèrent, peut-être à raison, que le train vient de passer devant le démocrate et qu’il est l’heure pour lui d’en prendre acte, je ne m’avancerais pas trop sur la suite tant cette saison électorale est difficilement lisible. Mais je ne peux cependant m’empêcher aujourd’hui de penser que l’orage qui gronde actuellement au dessus de la Maison Blanche va durer et grandement compliquer la campagne de Joe Biden. Si la solide unité démocrate vue jusqu’ici autour du président se fissure dans les prochains jours, il se pourrait bien que le scénario d’urgence Kamala Harris - pas d’actualité à l’heure où ces lignes sont écrites - pointe le bout de son nez malgré le fait qu’il soit peut-être trop tard pour un grand chamboulement…
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