Toutes mes publications sont en libre accès. C’est important pour moi afin qu’elles puissent être lues par un maximum de personnes. Si mon travail quotidien vous intéresse, vous pouvez m’offrir un “café” et/ou devenir contributeur régulier en cliquant sur le bouton ci-dessous. Un grand merci à celles et ceux qui le feront!
Le choix de la personnalité pour accompagner Kamala Harris sur le ticket démocrate était très attendu depuis son entrée dans la course à la Maison Blanche le 21 juillet dernier. Une short list de plusieurs noms circulait avec insistance depuis quelques jours offrant aux médias et observateurs la possibilité de meubler en attendant la décision finale. Parmi eux, Josh Shapiro - gouverneur de Pennsylvanie - semblait être le grand favori mais ce dernier a été coiffé sur le fil par le gouverneur du Minnesota Tim Walz. Très présent dans les médias depuis l’annonce du retrait de Joe Biden, l’ancien professeur a récemment marqué un certain nombre de points et rallié à lui des personnalités démocrates influentes comme l’ancienne présidente de la Chambre des Représentants Nancy Pelosi ou le sénateur Bernie Sanders.
Plusieurs raisons que nous allons voir dans cet article ont - semble-t-il - poussé Kamala Harris à faire de lui son colistier bien qu’il n’était pas en haut de la liste au moment où le processus de sélection a débuté.
Une personnalité consensuelle
La mission principale d’un colistier est de ne pas handicaper la campagne du candidat et Tim Walz semble avoir le profil parfait pour cela. Enfant du Midwest, ancien professeur et membre de la Garde Nationale, le gouverneur du Minnesota n’a jamais fait part d’ambitions nationales et ne traine pour l’heure aucune casserole derrière lui. Il est aussi très bien installé dans son état à tendance démocrate, se montre à l’aise avec les médias (il a notamment popularisé l’expression weird - bizarre en français - pour qualifier le ticket républicain) et fait consensus dans sa famille politique. Mais surtout, Tim Walz renvoie l’image du “voisin sympathique engagé pour son territoire qui occupe son temps libre à la pêche avec sa famille”. Une caricature, en gros, du parfait monsieur tout le monde qui tranche avec l’image plus “élitiste” et “côtière” de celle qui l’a choisi.
Au delà de ça, le gouverneur du Minnesota désormais colisitier peut aussi faire valoir un bilan de gouverneur qui a été salué par les démocrates. S’il n’est pas anti armes à feu, il est parvenu à faire adopter des mesures pour les encadrer. Il a aussi fait légaliser le cannabis et protéger l’accès à l’avortement dans son état. Enfin, il a connu une belle exposition médiatique après avoir mis en place un programme de déjeuners scolaires gratuits dans les écoles publiques. Autre point important: il a entretenu durant son mandat des relations cordiales avec les syndicats dont l’influence est importante dans les états du nord. En prouvant ces cinq dernières années qu’il a la compétence pour gouverner, il a répondu à l’une des priorités de Kamala Harris.
Avec lui à ses côtés, elle devrait ainsi éviter les remous internes. Un point crucial lorsque l’on se rappelle qu’il lui reste moins de trois mois de campagne devant elle.
Pourquoi ne pas avoir sélectionné Josh Shapiro ?
Alors qu’il a longtemps fait figure de choix idéal d’un point de vue électoral, le populaire gouverneur de Pennsylvanie - état clé le plus important - n’a donc finalement pas été choisi par Kamala Harris ce qui peut surprendre. Si l’on ne sait pas encore les raisons de cette mise sur le côté, on peut avancer plusieurs hypothèses:
Un élu très ambitieux et visible qui aurait pu faire de l’ombre à Kamala Harris.
Une opposition trop marquée ou mal comprise aux manifestations étudiantes pro-Palestine qui a créé de fortes tensions avec l’aile progressiste.
Des relations compliquées avec les syndicats d’enseignants.
Une personnalité qui ne tranche pas assez avec celle de Kamala Harris.
Un choix qui aurait été trop marqué par la volonté de faire un gain électoral en Pennsylvanie.
Je ne peux vous dire aujourd’hui précisément pourquoi il a échoué en finale (Shapiro et Walz étaient les deux derniers en lice ces dernières heures) mais je suis persuadé d’une chose au moins: la préférence de Nancy Pelosi pour le gouverneur du Minnesota a joué un rôle non négligeable. Il n’y a en effet pas, chez les démocrates, de personnalités plus influentes et stratèges que l’élue de Californie. Quand elle parle, quand elle conseille, mieux vaut prendre en compte ce qu’elle dit. A côté, Barack Obama semble parfois n’être qu’un jeune loup (pour forcer un peu le trait).
Quoi qu’il en soit pour cette fois, Josh Shapiro aura une carte à jouer dans les prochaines années. Son talent d’orateur et son ancrage en Pennsylvanie devraient en effet lui permettre d’ambitionner un jour un destin plus national.
C’est tout pour aujourd’hui. On se retrouve très vite pour un nouvel épisode de cette newsletter et si ce n’est pas encore fait n’hésitez pas à vous abonner gratuitement pour recevoir directement mon travail sur votre boite mail. Pensez ensuite à vérifier vos spams!